7 nov. 2015

La Nouvelle République : Entre Fnac et Darty l'union fait la force

Les deux enseignes spécialisées envisagent un mariage de raison. Il donnerait naissance à un géant de la distribution. Les salariés s’inquiètent.

La casse sociale est à craindre
Salarié de la Fnac à Tours et élu Force ouvrière, Thierry Lizé siège au comité central d'entreprise.

La fusion Darty-Fnac vous inquiète et ce n'est pas nouveau. Vos interrogations sont aujourd'hui plus précises ?
« Beaucoup de choses doivent être clarifiées et le rapprochement n'est pas formalisé encore. Mais nous avons toutes les raisons de craindre une casse sociale. La fusion conduit invariablement à la recherche de synergies et la mutualisation des moyens, c'est-à-dire une réduction des effectifs chez les uns et les autres. Par ailleurs, nous nous interrogeons sur l'attitude de l'Autorité de régulation de la concurrence qui ne manquera pas de pointer des doublons géographiques et imposera des fermetures de magasins. Des précédents récents – je pense à l'absorption du réseau Planète Saturn par le groupe Boulanger notamment – l'ont démontré. Dans certaines villes, les deux enseignes se font quasiment face. »
Chaque marque doit conserver son identité, insistent les partenaires qui préfèrent communiquer sur leur complémentarité. Rassurant, non ?
« Pas vraiment. D'abord parce que les axes stratégiques ne sont pas définis, ensuite parce que plusieurs services peuvent être, et seront sans doute, mutualisés. Je pense à la logistique, aux unités administratives de chacun des sièges, aux centrales d'achats. « Ça peut être une interprétation de la complémentarité. La Fnac a bénéficié de gros investissements sur la logistique, Darty est devant en matière de SAV. Enfin, nous n'avons pas davantage de repères sur les gammes de produits. »
Le maillage territorial sera modifié. Avez-vous des repères régionaux déjà ?
« Les deux groupes sont présents à Tours (65 salariés) et Poitiers (une cinquantaine), mais a priori je ne vois pas les choses bouger immédiatement. Sur les hypothèses d'implantation dans des villes de taille plus modestes, comme Châteauroux par exemple ou Nevers dans la Nièvre, la stratégie nous échappe complètement puisqu'elle appartient aux franchisés. »

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