26 août 2016

inFO CCE 18 Mai 2016

LA BONNE RÉSOLUTION - n°16
Compte-rendu (non exhaustif) du CCE du 18 mai 2016
Spécial Dimanche :
  • Information du CCE en vue d'une consultation sur le projet d'accord groupe relatif au travail dominical et au travail en soirée


Information du CCE en vue d'une consultation sur le projet d'accord groupe relatif au travail dominical et au travail en soirée

16 votants. 14 voix contre, deux pour. L'accord du dimanche n'a pas fait un tabac au CCE de Fnac Relais. La suite est connue. D'abord signé, l'accord sur les dimanches et le travail en soirée a été ensuite dénoncé dans les délais impartis par FO/ CGT et SUD. Menaces allusives sur l'emploi; discours endimanchés aux cotes mal taillées sur le volontariat ( impossible à fausser, vraiment?); ode à cette illusoire liberté individuelle du salarié subitement émancipé de tout lien de subordination, agissant selon son bon vouloir; des données à la louche sur les performances dominicales d'Amazon susceptibles dans l’âpreté des débats de gagner 5 points en moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire. Jouant sur toutes les cordes sensibles, sans oublier d'agiter l'odeur de l'oseille, la direction feint de s'étonner à gros renforts de communication que l'on puisse devant tant de largesses hésiter à encore à sacrifier encore plus de dimanches ( + de 12) que la loi le permet.

Sur certains points, force est de reconnaître que la direction n'a pas cherché à nous édulcorer la triste réalité. Sur l'emploi ? Pas besoin d'une lecture attentive pour comprendre qu'aucun établissement de Fnac Relais ne sera concerné par ce taux d'embauches de 2,6 %. Les recrutements seront très vite absorbés par le turn-over naturel (Moyenne 6%).
L'accord ne garantissant en rien la structure des effectifs, le petit regain de renforts aux contrats précaires et à la formation aléatoire n'avait pas d'avenir dans les endroits qui auraient pu être concernés :
  • Non seulement, la Fnac n'allait pas durablement créer de l'emploi mais ces extensions d'ouvertures d'une enseigne puissante comme la nôtre, allait dérégler beaucoup de professions, et aussi entraîner la fermeture de beaucoup de petits commerces incapables de s'aligner. 
  • En augmentant considérablement l'amplitude d'ouverture, sans réel effort pérenne sur les effectifs, les dégradations prévisibles des conditions de travail devenaient notre principal sujet d'inquiétude. D'un point de vie organisationnel, les réponses de la direction combleraient les aficionados du flou artistique.

Sur l'intensification des charges de travail et les dégradations induites par le non-remplacement en semaine des collègues qui bossent le dimanche, sur les volets concernant la santé et la sécurité, sur la prévention des risques associés à ce projet, la direction n'est guère prolixe pour ne pas dire muette. L'accord auto-proclamé « meilleur de la place», n'était pas non plus très bavard sur ces sujets qui nous parlent: fatigue professionnelle, amplification très probable des risques psycho-sociaux, mise en danger de l'équilibre vie privée/vie professionnelle. 

L'opposition à cet accord vient troubler l'angélique conception «du chacun ferait ce qu'il lui plait librement» *. Plus que jamais, les promesses n'engagent que ceux qui y croient. Prosaïquement, si les salariés sacrifient leurs dimanches, ils le font sous la contrainte du compte en banque ou pour monnayer une planification à leur convenance personnelle.
Avec ces énièmes années de modérations salariales et le recours intensif aux temps partiels, cette approche manichéenne du libre choix devient une vaste plaisanterie. Qui, collectivement, devra supporter le coût financier des contreparties prévues dans cet accord ? Nous tous, y compris les non-volontaires. De plus, cet accord aurait accentué les inégalités salariales en créant deux types de travailleurs aux traitements diamétralement opposés pour un boulot identique.
Dilemme  faussé dans un marché de dupes... Vérité toujours importante à rappeler. Si nos salaires prenaient réellement en compte la reconnaissance du travail effectué, nul doute que les salariés se poseraient nettement moins la question de travailler le dimanche.

D'un point de vue sociétal, familial et personnel, la remise en cause du seul jour en commun est un recul majeur pour les salariés.  Pour ouvrir au delà des 12 dimanches, l'éminent autocariste M Macron avait laissé le volant, nous l'avons pris avec pour but bien précis de ne pas envoyer dans le décor cette fabuleuse conquête sociale du repos dominical. Le travail du dimanche n'est pas une fatalité !


[* NDLR : lire aussi "FO COMMERCE s’oppose au travail du dimanche à la FNAC"]